jeudi 14 mai 2009

Texte sur l'éducation nationale.

Débordons un peu du strict cadre de l'université, et intéressons-nous à cette chanson de Grand Corps Malade. Le clip est nul, mais le texte intéressant.
http://www.dailymotion.com/video/x991iq_grand-corps-malade-education-nation_music

mercredi 13 mai 2009

Lettre ouverte de sept présidents d'université à Nicolas Sarkozy

Voici une lettre ouverte au président de la République, beaucoup plus intéressante que les rodomontades de la CPU…

Monsieur le président de la République,

Si nous nous permettons de nous adresser à vous maintenant, c'est que la situation dans les universités est grave.

Quelle que soit la façon dont on vous présente les choses, aussi bien officiellement que dans les médias, la confusion règne : on vous dit à la fois qu'il ne se passe rien de considérable et que tout rentre dans l'ordre, et en même temps que l'année risque d'être perdue dans des troubles et des désordres intolérables. C'est là un tableau pour le moins contradictoire.

La réalité est certes contrastée. Mais, dans certains établissements et dans certaines filières, il n'est pas sûr que les examens puissent se tenir dans des conditions correctes ni même simplement se tenir. Et la solution du décalage au début de l'été pas davantage le basculement en septembre ne constituent la moindre solution à ce type de problème. Il y a risque réel de non-validation du semestre, donc de l'année, ce qui est aussi catastrophique pour les étudiants qu'ingérable pour nos administrations - sauf à laisser les universités éventuellement concernées inventer, dans le cadre de leur autonomie, des modes de règlement du problème indépendants des contrôles strictement bureaucratiques des tutelles : à situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles.

Quel est l'état d'esprit des acteurs de la communauté universitaire ? On peut le présenter sous deux aspects. L'un d'eux, que vous avez sans doute perçu dès le début de la crise, c'est l'opposition et la colère de la quasi-unanimité des parties prenantes (sociétés savantes, organes décisionnels professionnels de l'enseignement supérieur, structures académiques, syndicats de tous bords...) vis-à-vis des deux grands chantiers que vos ministères ont ouverts : la réforme des statuts des enseignants-chercheurs et l'ensemble du dispositif de la formation et du recrutement des professeurs des écoles et des lycées et collèges. Une telle union n'avait jamais été vue.

Le second aspect est davantage et durablement porteur de tensions. Comme le traitement du premier point reste ambigu, subsiste une impression diffuse et tenace d'une volonté ministérielle de passer systématiquement outre les avis de la communauté universitaire. Pour parler clair, beaucoup n'ont plus confiance.

Pourtant, toutes les raisons ont été largement, clairement et publiquement expliquées qui entraînent à voir dans les mesures prises un ensemble de réformes sans grand impact positif, voire aggravantes, menées dans la précipitation et sans réelle consultation d'une communauté universitaire habituée à la collégialité dans la prise de décisions et encouragée depuis des années dans l'idée et la pratique qu'elle doit s'investir dans le gouvernement de l'enseignement supérieur et de la recherche.

La sagesse consiste évidemment à décider un moratoire, de manière à favoriser une réflexion réelle, et collective, sur cette question qui déborde amplement le milieu universitaire, et qui touche, justement parce que nous sommes une démocratie, tous les enfants de toutes les familles du pays.

Or que constatons-nous ? Il n'y a ni suspension ni moratoire - mais une série de mesures, d'indications, de commissions, de projets, d'annonces, qui conduisent à faire entériner des dispositifs confus, peu lisibles et globalement nocifs. D'où un sentiment général d'amertume, de colère, de rancoeur, voire de désespoir, qui aboutit à un mélange de consternation et de radicalisation avec le risque de comportements de plus en plus incontrôlables. C'est miracle que l'on en ait jusqu'à maintenant limité la propagation.

Qu'en sera-t-il quand on sera conduit à envisager que, par suite de l'obstination ministérielle ou d'une démarche excessivement tatillonne de l'administration des tutelles, des milliers d'étudiants puissent perdre leur année ? La démarche actuelle génère, dans le milieu de la culture, de la recherche et de l'enseignement, très attaqué et moqué ces temps-ci, un malaise profond, durable, et aux effets lointains, très peu susceptible de donner de l'attractivité à notre enseignement supérieur et à notre recherche.

Il faut donc, vite, des gestes d'apaisement vigoureux, radicaux et clairs, que vous seul, Monsieur le président de la République, pouvez accomplir avec éclat et avec sagesse. C'est la confiance qu'exprime de la sorte notre profond respect.


Pascal Binczak, président de l'université Vincennes - Saint-Denis (Paris-VIII) ;
Lise Dumasy, présidente de l'université Stendhal (Grenoble-III) ;
Anne Fraïsse, présidente de l'université Paul-Valéry (Montpellier-III) ;
Bernadette Madeuf, présidente de l'université Paris-Ouest (Paris-X) ;
Georges Molinié, président de l'université Paris-Sorbonne (Paris-IV) ;
Philippe Rollet, président de l'université Lille-I, sciences et technologies.

lundi 11 mai 2009

L’enseignement supérieur vu par l’OCDE

Réformes économiques : objectif croissance 2009
Notes par pays (mars 2009)

Chacun des trente États membres de l’OCDE reçoit tous les ans sa feuille de route, où sont mis en avant les domaines dans lesquels les “réformes” sont insuffisantes. La liste ci-dessous est un petit recueil des recommandations qui concernent l’enseignement supérieur. N’y figurent que les pays membres de l’Union européenne, et parmi eux uniquement ceux pour lesquels les problèmes de l’Université sont abordés. Tout commentaire semble superflu, tant les recommandations sont similaires d’un pays à l’autre.

Allemagne
Mesures prises : dans plusieurs Länder, les universités peuvent maintenant sélectionner les étudiants et percevoir des frais de scolarité, ce qui rend plus flexible la gestion des ressources. La durée des cours universitaires a été réduite et le numerus clausus a été assoupli.
Recommandations : donner aux universités dans les Länder, qui n’ont pas encore pris de mesures en ce sens, plus de flexibilité dans la sélection des étudiants.

Autriche
Mesures prises : le premier contrat triennal de performance a été conclu en 2007 entre les universités et le gouvernement; il comporte une budgétisation fondée sur des indicateurs, de nature à renforcer le financement et l’autonomie des universités : 20 % du budget de l’université sont maintenant attribués en fonction d’indicateurs qualitatifs et quantitatifs liés aux résultats.
Recommandations : autoriser les universités à sélectionner les étudiants et à fixer leurs propres frais de scolarité afin d’améliorer la qualité du service et les incitations des étudiants. Mettre en place un dispositif de prêts remboursables en fonction du revenu ultérieur afin d’éviter l’exclusion des étudiants démunis issus de milieux pauvres.

Finlande
Réduire le temps d’attente nécessaire pour pouvoir entrer dans l’enseignement supérieur afin de faire baisser l’âge moyen des étudiants à l’université, qui compte actuellement parmi les plus élevés en Europe. Réduire la longue durée des études universitaires (en particulier pour le premier cycle) en incitant davantage les étudiants à achever rapidement leurs études et à entrer plus tôt sur le marché du travail grâce à la mise en place de frais de scolarité et au développement des prêts étudiants.

France
Élargir l’autonomie des universités au-delà de ce qui a été réalisé en 2007, surtout pour la gestion budgétaire, le recrutement et la rémunération du personnel. De plus, bien qu’on ait facilité les donations de fondations privées aux universités, de nouvelles mesures sont nécessaires pour favoriser le financement privé des universités, notamment en ayant davantage recours aux droits de scolarité, cette mesure se doublant de prêts étudiants remboursables en fonction du revenu ultérieur.

Grèce
Mettre en œuvre rigoureusement les réformes récentes concernant l’enseignement supérieur et les prolonger par des changements plus décisifs, en accordant plus d’autonomie aux universités et en subordonnant leur financement à une évaluation de leurs performances.

Hongrie
Mettre en place à l’université des droits de scolarité se doublant de prêts étudiants remboursables en fonction du revenu ultérieur.

Irlande
Envisager des frais de scolarité pour l’enseignement supérieur, financés par des prêts étudiants, de façon que les établissements d’enseignement supérieur répondent mieux aux besoins des étudiants.

Italie
Les taux d’obtention d’un diplôme sont faibles dans l’enseignement supérieur par rapport à la moyenne de l’OCDE. Les taux élevés d’abandon à ce degré d’enseignement diminuent l’offre de capital humain et représentent un gaspillage de ressources dans les établissements universitaires.
Mesures prises : une loi adoptée en août 2008 autorise les universités publiques à se transformer en fondations privées. Une loi adoptée au début de 2009 prévoit d’accroître la part des financements calculés en fonction des résultats dans le financement public, mais il reste à définir les modalités de sa mise en oeuvre.
Recommandations : développer les investissements financiers privés dans l’enseignement supérieur en augmentant les frais de scolarité et l’apport de fonds privés, afin d’accroître l’offre (qualitativement et quantitativement) de places à l’université et de faire baisser les taux d’abandon ; mettre en place des prêts étudiants remboursables en fonction du revenu ultérieur.

Pologne
Instaurer des droits de scolarité pour les étudiants à temps plein dans les établissements publics d’enseignement supérieur, en même temps que des régimes plus généreux de bourses sous conditions de ressources et de prêts étudiants remboursables en fonction des revenus.

République tchèque
Les inscriptions dans l’enseignement supérieur augmentent rapidement, mais les taux d’obtention de diplômes demeurent faibles, ce qui freine l’innovation et la croissance de la productivité. L’expansion de l’enseignement supérieur exige davantage de ressources et des incitations plus efficaces aussi bien pour les étudiants que pour les établissements.
Mesures prises : aucune mesure significative n’a été prise. Des propositions sont élaborées en vue de lier le financement à des indicateurs de résultats et de qualité.
Recommandations : instaurer dans les établissements publics des droits de scolarité se doublant de prêts étudiants remboursables en fonction du revenu. Faciliter la coopération entre employeurs et universités pour mieux répondre à l’évolution des besoins de qualifications sur le marché du travail. Élargir l’éventail des programmes et améliorer l’accès des adultes aux études, en particulier pour les formations courtes.

Slovaquie
Le taux d’inscription dans l’enseignement supérieur, certes en hausse, est faible au regard des autres pays de l’OCDE, ce qui a des répercussions négatives sur la performance du marché du travail et sur la productivité.
Mesures prises : les Universités ont été autorisées à percevoir des droits de scolarité auprès des étudiants à temps partiel. Les autorités ont lancé le programme de modernisation Slovaquie 21, qui prévoit des mesures à court et moyen terme pour renforcer le cadre institutionnel de l’enseignement.
Recommandations : rendre les études supérieures plus attrayantes en proposant des programmes à visée professionnelle d’une durée de deux à trois ans. Étendre les droits de scolarité aux étudiants à temps plein et instaurer des prêts étudiants remboursables en fonction des revenus.

Suède
Développer les prêts par rapport aux bourses pour l’aide financière aux études supérieures et instaurer des droits de scolarité pour accélérer l’entrée des étudiants dans la vie active.

Jean Tosti
Membre du Conseil scientifique d’Attac

Source : site internet de l’OCDE http://www.oecd.org/home/0,3305,fr_2649_201185_1_1_1_1_1,00.html
(cliquer sur “naviguer par pays”, puis, pour chaque pays, sur “Réformes économiques : Objectif croissance 2009 - Notes par pays”)

mardi 5 mai 2009

Compte-rendu de l'AG du 5 mai 2009

Au vu de la situation, suite à un bilan très complet, l'Assemblée Générale du 5 mai 2009 a voté :

  • la grève jusqu'à la prochaine Assemblée Générale d'établissement qui aura lieu lundi prochain ;
  • le blocage de l'université jusqu'à jeudi inclus ;
  • la manifestation à l'occasion de la journée nationale décidée par la Coordination Nationale des Universités. Cette manifestation sera masquée, en référence à notre bonne ministre Michèle Alliot-Marie qui souhaite que pelle-melle les capuches, écharpes et masques de Mickey soient interdites dans les manifs. Venez donc avec force costumes, masques vénitiens, lunettes de soleil…

mardi 14 avril 2009

À venir

Compte rendu du jour :
Assemblée Générale de l'établissement : La grève a été reconduite jusqu'au mardi 5 mai (jour de la prochaine Assemblée Générale). L'assemblée Générale de l'université du Havre appelle à une grève générale le jeudi 16 avril 2009.

Ajoutons que la première année de Lettres Modernes à voté la grève jusqu'à la rentrée peu avant l'Assemblée Générale d'établissement.

À venir.. :
  • Mercredi 15 avril, 10h00 Réunion du Comité de Grève, rendez-vous devant la cafétéria de l'UFR des Affaires Internationales Mercredi 15 avril, 14h00 "L'université du Havre entre en bourse: devenez actionnaires", rendez-vous sur l'esplanade de l'espace Coty, côté Bibliothèque Municipale (tenue de trader recommandée)
  • Jeudi 16 avril, Journée de mobilisation universitaire
  • Jeudi 16 avril, "Le Havre: étape du tour de France de la ronde des obstinés". Venez nous rejoindre tout au long de cette journée dans cette ronde des obstinés. Inscription sur le lien suivant
  • Jeudi 16 avril, 14h00 Assemblée de l'UFR des Lettres et Sciences Humaines, amphi 5, UFR des Affaires Internationales
  • Vendredi 17 avril, 10h00 Réunion du Comité de Grève, rendez-vous devant la cafétéria de l'UFR des Affaires Internationales
  • Mardi 28 avril, Journée de mobilisation nationale
  • Vendredi 1 mai, Manifestation interprofessionnelle, rendez-vous 9h00 sur l'esplanade de l'université
  • Mardi 5 mai, 14h00 Assemblée Générale de l'établissement

mercredi 8 avril 2009

Manif demain et compte-rendu du Conseil d'UFR LSH

Jeudi 9 avril, Manifestation interprofessionnelle (décision de l'Assemblée Générale Interprofessionnelle du 19 mars). Un cortège partira à 9h30 du carrefour Total (sur la zone industrielle) et se dirigera vers la place de la bourse pour un pique-nique face au Casino (11h30).
Jeudi 9 avril, 10h00 Rassemblement sur l'esplanade de l'université pour une participation à la manifestation interprofessionnelle
Vendredi 10 avril, 9h30 Assemblée Générale de l'université.

N'oubliez pas : Tous devant la fac demain jeudi à 10h !



Compte-rendu du Conseil de Gestion de L'UFR Lettres et Sciences Humaines du 8 avril 2009.



Ce conseil extraordinaire avait pour point principal les conditions de validation du second semestre.

1. Conditions de validation du semestre.

Les membres du Conseil ont tout d'abord tenu à préciser qu'aucun étudiant ne doit être pénalisé durant la grève. À ce titre, Pierre Thorez a rappelé que le Conseil d'Administration l'a décidé aussi.

Le conseil a décidé que les derniers cours, s'ils devaient être assurés, ne pourraient être faits plus tard que le 13 juin 2009. Les notes devraient être rendues le 22 juin au plus tard. Le conseil a en outre décidé de la suppression des examens : ils seront exceptionnellement remplacés par des contrôles continus.
Voté à l'unanimité.

Concernant la notation proprement dite, l'épreuve dans chaque matière sera laissée au choix de l'enseignant. Une seule note est nécessaire pour l'établissement du contrôle continu. Il pourra dès lors s'agir d'un devoir-maison, dossier, oral, ou DS. Dans tous les cas, le travail ne devra porter que sur les cours effectivement dispensés devant un public suffisant (plus de 25% des étudiants présents), et non sur des cours qui auraient dû être dispensés.
Une session spéciale est prévue pour les étudiants salariés.
Voté à l'unanimité.

2. Jurys.

Le conseil a refusé de statuer sur les jurys, car il estime que la rétention de note est un des moyens d'actions ; il ne tient qu'à Mme Pécresse et M. Darcos de faire en sorte que les revendications de la communauté universitaire soit entendue. Il n'y a pas eu de vote.

3. Paiement des heures de cours, déclaration des heures.

Le conseil décide d'attendre la décision du CA. Pas de vote.

4. Assemblée de LSH.

Le conseil et son directeur organisent une assemblée des personnels enseignants et non-enseignants, ainsi que des étudiants Jeudi 16 avril à 14h.
À l'ordre du jour :

* L'avenir des Lettres et Sciences Humaines
* La fin du semestre et les conditions de sa validation.


5. Enfin, le conseil a adopté la motion suivante à l'unanimité moins 4 abstentions :


« Le conseil d'UFR des LSH de l'université du Havre réuni le 8 avril 2009 constate qu'après 9 semaines de mobilisation de la communauté universitaire contre les suppressions de postes à l'université, la diminution des moyens en application du modèle d'attribution SYMPA, le décret sur le statut des enseignants-chercheurs, la masterisation telle qu'elle est envisagée de la formation aux métiers de l'enseignement et la réforme du statut des doctorants, les réponses du ministère sont dérisoires et montrent une obstination à refuser d'entendre les revendications des universités.
Dans ces conditions, le mouvement se poursuit pour obtenir le rétablissement des postes supprimés, le retrait du modèle SYMPA, du projet de statut des enseignants-chercheurs et des doctorants, du projet actuel de masterisation des métiers de l'enseignement et l'ouverture immédiate de négociations avec les représentants de la communauté universitaire (syndicats, associations de spécialistes, associations de défense de la recherche et de l'université) en vue de l'adoption d'une nouvelle loi sur l'enseignement supérieur et la recherche.
Le conseil considère que les réformes de l'Université et du CNRS menacent l'avenir des formations et de la recherche dans le champ des sciences humaines et sociales, et l'avenir de l'UFR.
Le conseil s'associe aux revendications ci-dessus et considère que le ministère porte l'entière responsabilité de la perturbation de l'année universitaire en cours. Une fois les revendications entendues, tout sera mis en œuvre pour permettre la validation des diplômes. »

samedi 4 avril 2009

Appel à témoignage : doctorant arrêté par la police lors de la manifestation de la Sorbonne

IMPORTANT !

Message de Clément Onirus, doctorant, arrêté par la police lors de la manifestation de la Sorbonne :
« Chers amis, comme vous le savez, je suis accusé à tort d’avoir lancé une bouteille sur un CRS lors de la manif de jeudi dernier devant la Sorbonne. J’ai besoin de tous les témoignages possibles, et SURTOUT, de toutes les photos et vidéos que vous ou vos amis auraient pu faire pendant la manif. TOUTES les photos m’intéressent, même celles où je n’apparais pas, même celles montrant les CRS et policiers. Je risque officiellement 5 ans de prison ferme, et officieusement plusieurs mois avec sursis, et surtout un casier judiciaire qui me ferait perdre l’agrégation, ainsi que tout droit à un emploi de fonctionnaire ou d’enseignant. Mais j’ai bien l’intention d’obtenir la relaxe, et pour cela, j’ai ABSOLUMENT besoin de prouver mon innocence: vous n’ignorez pas que la parole d’un honnête citoyen n’a aucune valeur face à la parole d’un CRS qui trahit son serment (parce que je suis sincèrement convaincu qu’il sait que je suis innocent, et qu’il s’en moque). Si vous avez accès à d’autres listes de mobilisation, n’hésitez pas à diffuser ce mail.
Envoyez moi vos réponses à cette adresse: onimusPOINTclementATorangePOINTfr »

mardi 31 mars 2009

Manif de droite sur Baie de Seine

FR3 Baie de Seine nous a consacré un reportage complet à l'adresse suivante :
mms://a988.v101995.c10199.e.vm.akamaistream.net/7/988/10199/3f97c7e6/ftvigrp.download.akamai.com/10199/horsgv/regions/normandie/HD_1955_havre_locale_310309.wmv?WMCache=0

Journée du 31 mars

Au programme aujourd'hui, blocage ponctuel pour a journée, et manifestation destinée à montrer au gouvernement combien nous le soutenons dans sa lutte contre les étudiants et les enseignants. Les manifestants, tirés comme il se doit à quatre épingles, ont ainsi défilé aux cris de "étudiant, fainéant, chercheur, branleur", ou bien "faites des enfants pas des étudiants", "Moins de postes au CAPES, on veut finir CRS"…






lundi 30 mars 2009

AG des personnels demain à 12h aprés la manifestation

Quelques collègues réunis informellement lors de 'l'AG d'établissement appellent à une assemblée générale des personnels, après la manifestation de demain mardi 31, on se réunira devant l'Université avant de trouver une salle ou un amphi. Beaucoup de questions sont à aborder entre membres du personnel quand au mouvement sa prolongation ses modalités etc

samedi 28 mars 2009

Compte rendu du jour :

_ Coordination Nationale des IUT (voir le billet ci-dessous)

_ Sur l'occupation de la Sorbonne
http://www.dailymotion.com/relevance/search/occupation+sorbonne/video/x8sgwo_besetzung-der-sorbonne_news
http://www.dailymotion.com/relevance/search/sorbonnard2009/video/x8sel2_sorbonne-is-on-strike_news
http://www.dailymotion.com/relevance/search/sorbonnard2009/video/x8sf3k_la-sorbona-occupata_news
http://www.dailymotion.com/relevance/search/sorbonnard2009/video/x8sen4_sorbonna-ocupada_news

_ Quatre présidents d'université appellent à la mobilisation universitaire
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/03/quatre-prsident.html
Celui de la nôtre, non.
_ Le mouvement ces derniers jours
http://www.humanite.fr/+-Universite-statut-des-enseignants-chercheurs-enseignement-superieur-recherche-+?var_mode=calcul

Quelques sources d'informations sur la mobilisation dans la région:
http://www.lehavreenluttes-education.org/
http://lycees-siegfried.over-blog.com/article-29432509.html
http://jeanprevostenlutte.over-blog.com/
http://collectifdeslyceesduhavre.over-blog.com/
http://schumanengreve.over-blog.com/
http://lecesneencolere.blogspot.com/

Programme:
Lundi 30 mars:
_ 08h00 Diffusion de tract (besoin de volontaires)
_ 10h00 Assemblée Générale de l'IUT Caucriauville, amphi 3
_ 10h00 Atelier de fabrication de banderoles et de pancartes pour la manifestation du 31 mars, rendez-vous devant la cafétéria de l'UFR des Affaires Internationales (besoin de volontaires)
_ 12h00 Réunion du comité de grève, rendez-vous devant la cafétéria de l'UFR des Affaires Internationales
_ 14h00 Assemblée Générale de l'établissement, amphi Manneville, UFR des Sciences et Techniques
_ 16h00 Diffusion de tract (besoin de volontaires)

Mardi 31 mars: Journée nationale de mobilisation pour la non-remontée des maquettes
_ 10h30 Manifestation pro-Pécresse/Darcos, rendez-vous sur l'esplanade de l'université
_ 13h00 réunion d'information intersyndicale pour le personnel BIATOSS, amphi Normand, UFR Sciences et Techniques
_ 14h00 Conférence "L'université française: sortie du service public annoncée", amphi Manneville, UFR des Sciences et Techniques

Jeudi 2 avril: Journée de mobilisation nationale
_ Manifestation sur Paris "De la maternelle à l'Université"
_ Manifestation à 17h00, rendez-vous sur l'esplanade de l'université

Mardi 7 avril
_ Manifestation tintamarre nocturne et barbecue

Communiqué transmis à l’issue de la réunion de la Coordination nationale des IUT du 27 mars 2009 à l’IUT du Mans

Rien n’est réglé, nous sommes toujours loin du compte

En convergence avec les revendications exprimées par les Coordinations Nationales des Universités, nous constatons toujours que les réformes en cours mettent en danger l’Université et notamment les IUT.

L’Assemblée Générale extraordinaire des Directeurs d’IUT du 20 mars, réunie à Cachan, n’a pas levé nos inquiétudes sur l’avenir des IUT et leur pérennité.

Nous désapprouvons totalement la stratégie de l’ADIUT qui considère la circulaire comme une étape suffisante dans le contexte actuel pour garantir les moyens des IUT. Elle se contente d’un simple calendrier “de vigilance” sans fléchage à l’horizon mai-juin 2009. Cette position est une négation du rapport de force aujourd’hui instauré après une lutte de plusieurs mois.

Ainsi, ne pas remettre en cause la logique de SYMPA, basée sur une répartition des moyens et non sur les besoins, c’est prendre le risque de subir les contraintes budgétaires imposées aux universités et à terme perdre les moyens qu’impose le cadre actuel du DUT en contenu et en nombre d’heures.

Dans cette perspective, la future négociation des Contrats d’Objectifs et de Moyens entre les Directeurs d’IUT et les Présidents d’Universités nous paraît être un exercice plus qu’hasardeux, d’autant plus que la circulaire acte que les directeurs d’IUT ne sont plus que des ordonnateurs secondaires.

Par ailleurs, la CNP-IUT s’insurge contre le communiqué provocateur de l’UNPIUT appelant « à cesser la grève et à reprendre les enseignements », et dénonce son rôle disproportionné dans les négociations actuelles.

Pour ces raisons, la CNP-IUT continue de demander :
o un décret garantissant les missions des IUT qu’ils accomplissent depuis plus de 40 ans dans un cadre de diplômes nationaux.
o le maintien des moyens financiers et du personnel de manière pérenne au-delà de 2010, passant par un fléchage national par le ministère des moyens financiers (DGF, droits d'inscription, contrat d’établissement, taxe d’apprentissage, formation continue…) et des postes de personnels BIATOSS et enseignants.
o la mise en place d’un système de dotation des établissements, pour toutes les composantes de l’Université, basé sur les besoins.

En conséquence la CNP-IUT appelle l'ensemble des personnels d'IUT :
- à démissionner des responsabilités administratives et pédagogiques au 5 mai 2009, sans se décharger sur le personnel Biatoss. Pour cela, nous invitons le personnel à se pré-positionner d'ici le 3 avril (procédure de mise en œuvre annexée).

- à porter les revendications des IUT lors des manifestations universitaires du 2 avril, notamment celle des BIATOSS et ITA, et lors des actions fixées par la coordination nationale des universités.
- à poursuivre et amplifier par tout moyen utile le mouvement de contestation engagé dans les universités.
- à utiliser comme tribune les Conseils d'IUT (vote de motion de soutien, financement de l'ADIUT et de l'UNPIUT...)
- à organiser des coordinations régionales des IUT

Fait au Mans le 27 Mars 2009. La CNP-IUT.

mercredi 25 mars 2009

Réponse à Valérie Pécresse

Un enseignant-chercheur répond à la lettre que la ministre Valérie Pécresse a envoyée à tous les présidents d'université. Principalement, elle y brasse de l'air.



Monsieur le Président, Chers collègues,

La lettre de Mme Pécresse que vous avez bien voulu nous faire parvenir est intéressante. Si l'on ne peut que se réjouir de certains éléments favorables aux maîtres de conférences entrant dans la carrière, ainsi qu'aux professeurs des universités, les "soutiers" de l'université publique que sont les maîtres de conférences déjà titularisés ne sont pas pris en considération dans le "plan carrière" du ministère.

D'abord, la perspective de versement de primes de mérite semble des plus illusoires. La manne financière sera-t-elle suffisante ? la prime sera-t-elle intégrée au calcul de la pension de retraite ? quels seront les critères de répartition entre enseignants-chercheurs ?

Par ailleurs, la bonne nouvelle concernant les jeunes MCF va conduire mécaniquement à un tassement de l'échelle indiciaire qui n'est pas modifiée. En clair, un jeune MCF connaissant une augmentation de 25% de son traitement dès son entrée dans la carrière (hypothèse avancée par Mme Pécresse) sera rémunéré au même niveau qu'un MCF situé actuellement au 3e échelon (selon un calcul rapide). Est-ce de bonne politique ?

Enfin, si la perspective d'une augmentation du taux de promotion à la hors classe est bonne, je rappelle qu'il s'agit d'un avancement au choix, non automatique, nécessairement limité en nombre. A l'inverse, aucune mesure de revalorisation de l'avancement d'échelon (à l'ancienneté) n'est prévue. Et pourtant, certains corps de fonctionnaires connaissent déjà des avancements d'échelon modulés en fonction de la qualité du service fourni par l'agent. Ainsi, l'avancement d'échelon peut alors être accéléré pour les "mieux évalués" tandis que les autres connaissent l'avancement plancher. Mais pourquoi donc ne pas l'instaurer dans le corps des MCF et des PU ?

Dans ces conditions, la lettre de Mme Pécresse n'est pas de nature à apaiser les craintes qui parcourent les enseignants-chercheurs. Mme Pécresse brasse en réalité les mêmes idées pour laisser croire qu'il y a du mouvement et des avancées (voir encore la contribution d'Olivier Beaud, professeur de droit public à Paris II : http://www.qsf.fr). Il est donc à croire que sa lettre ne renforce à l'inverse la détermination de celles et ceux qui mènent en ce moment le combat en faveur de l'université publique et du statut des enseignants-chercheurs.

Veuillez recevoir, Monsieur le Président, Chers collègues, l'expression de mes sincères salutations.

Nicolas Guillet
MCF Droit public

mardi 24 mars 2009

Mises au point.

Quelques mises au point :

1. Certains individus croient que la liberté d'expression est le droit à n'importe quoi, et en particulier de verser dans la vulgarité. Ces individus se trompent. La liberté d'expression n'est pas un droit inaliénable à abuser du temps et de la bande passante des personnes qui hébergent un espace de discussions. Les vilains sont tolérés, principalement parce qu'ils nous donnent des arguments du simple fait d'énoncer leur babil. Converser, échanger, discuter, pas se dissimuler pour essayer d'agresser.

2. En ce qui concerne les textes, l'analyse, et l'objectivité, voici deux sites qui comprennent à la fois textes, analyses, et opinions mesurées, ce qui ne veut pas dire qu'elles seront molles.

a. http://www.sauvonslarecherche.fr/
b. http://www.sauvonsluniversite.com

3. Notre combat est politique ! La politique, c'est la vie de la Cité. Les étudiants et enseignants qui font grève et enchaînent action sur action le font car il y va du choix même de société que nous souhaitons : hyperindividualisme où le savoir est considéré comme un produit marchand réservé à l'élite financière, ou bien éducation populaire et instruction du peuple pour lui-même, pour une véritable démocratie ? Nous ne nous battons pas pour nous exclusivement, nous ne sommes pas les victimes d'un corporatisme exacerbé, nous sommes lucides et réfléchissons, nous discutons, nous proposons.

lien vers les textes de;la coordination des intermittents et précaires

Un lien vers le site de la CIP, coordination des intermittents et précaires, où l'on trouvera des textes théoriques et radicaux sur l'Université.

http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=2685

Printemps des chaises

L'action Printemps des chaises a été un franc succès, comme l'attestent ces clichés… Cette action sera prolongée jusqu'à l'AG d'établissement de jeudi.

A noter que les actions "surprise", à savoir l'invasion de la Gare et de la CCI, ont été un succès aussi.

Ajoutons que le Gouvernement n'est pas si sourd, aveugle et muet ; il se met à cogner sur les profs et les étudiants, comme à Amiens : regardez donc ICI. Les étudiants et les profs manifestaient contre la venue de Darcos à Amiens, qui venait inaugurer un bâtiment.

La chose floutée, c'est un militant de droite atterré.




Même chose sur les IUT !

vendredi 20 mars 2009

AG de toutes Lettres & Sciences Humaines

Une AG a été organisée par les filières LSH, lundi, 11h en Amphi 2. Vous êtes tous conviés, Licences 1,2,3, Master 1 & 2 (pro ou pas), toutes filières. Soyez nombreux !

jeudi 19 mars 2009

Un peu de réflexion…

Une fois n'est pas coutume, c'est le moment de nous jeter des fleurs, surtout après une si importante journée de manif. Rappelons que les cortèges universitaires représentaient environ 100 000 personnes.

Les professeurs, "Le Loup et Le Chien", par Philippe d'Iribarne

LE MONDE | 18.03.09 | 14h13



Ceux qui vivent dans d'autres univers sont étonné par la révolte des professeurs d'université. Pourquoi une telle réaction face à une tentative de réforme qui n'a pour objet que de répandre dans le monde universitaire des manières de faire - l'appel à la concurrence, l'évaluation systématique, la récompense du mérite - dont la vertu est largement reconnue ailleurs ?

Pourquoi quelques propos du chef de l'Etat, certes malheureux mais qui ne vont pas au-delà des excès de langage dont il est coutumier, ont-ils suscité un rejet aussi passionné ? La fable Le Loup et Le Chien nous éclaire. Le loup mène une vie misérable. Mais il est libre. "Flatter ceux du logis, à son maître complaire" ne font pas partie de ses obligations. Nulle trace de collier sur sa nuque. Le chien est prospère, mais soumis. Le loup envie le chien à bien des égards, mais n'est pas prêt à payer le prix qu'exige l'accès à sa condition. Les professeurs lui ressemblent.

La situation matérielle des professeurs d'université est pitoyable. Même à l'aune des standards de la haute fonction publique (ne parlons pas des entreprises), leur feuille de paie, primes comprises, paraît ridicule. Pas question pour eux de bureau décent, de voiture de fonction ou de secrétaire. Ils volent en classe économique.

Mais ils sont libres. Ils conçoivent leurs cours comme ils l'entendent, font les recherches qu'ils trouvent bon de faire. Et si quelques-uns (plutôt parmi les chercheurs) ne font pas grand-chose, le fait même qu'ils ne soient pas sanctionnés est la preuve que ceux qui, en grande majorité, travaillent dur, le font de leur plein gré, sans que rien les y contraigne.

Les évaluations ne manquent pas, mais les procédures mises en oeuvre font plus appel à l'estime des pairs, qu'il est honorable de rechercher, qu'à une forme d'esprit de cour. De plus, ce que l'on gagne à être bien évalué est tellement minime que celui qui n'en a cure n'en voit pas son existence significativement troublée.

C'est à cette condition que s'attaque la réforme du statut des universitaires. Il s'agit pour l'essentiel de laisser au loup la condition matérielle qui est la sienne tout en voulant lui imposer la forme de servitude qui est l'apanage du chien. Si la réforme passe, même amendée à la marge, il va y avoir beaucoup à gagner, à quémander, auprès des petits potentats que vont devenir les présidents d'université.

L'estime des pairs va devenir moins importante, quand il s'agit d'être jugé, que la diligence avec laquelle on se soumet à des critères (nombre de publications, nombre de fois où l'on est cité) qui favorisent celui qui bêle avec le troupeau par rapport à celui qui pense librement.

Pourquoi les princes qui nous gouvernent et leur entourage ne sentent-ils rien de cela et se font-ils tellement tirer l'oreille pour revoir leur copie ? Peut-être l'esprit de cour est-il tellement devenu chez eux une seconde nature qu'ils ont du mal à comprendre que certains ont fait d'autres choix.



Philippe d'Iribarne est directeur de recherche au CNRS.

Compte-rendu de l'AG du 19 mars

Avant toute chose, que chacun sache que la manifestation d'aujourd'hui a été immense… Les chiffres nationaux ne sont pas encore disponibles, mais on sait d'ores et déjà que le nombre de manifestants en France est supérieur de 25% à celui du 29 janvier…
Et de 33% supérieur au Havre.
Enfin, le cortège étudiant-enseignant-BIATOSS a été très important !

Voici le compte-rendu de l'AG d'aujourd'hui.

Il y avait environ 400 présents.

A été décidé :
– Le blocage filtrant jusqu'à lundi. Pour les étudiants, seuls les Master Pro, Licence Pro et formations en alternances pourront entrer dans la fac.
– Le principe d'une action "surprise" destinée à perturber le blocage économique est voté.
– Le principe d'une "Nuit de l'université", avec la venue de tous les secteurs de l'Éducation Nationale mardi soir.
– Une projection de films à partir de demain, 10h.

Ajout : les commentaires sont nombreux à demander des précisions sur les IUT. Elles auraient dû déjà figurer initialement, mais l'auteur n'a que la fatigue comme excuse à sa négligence :
Les IUT seront bloqués, sauf pour les DS de deuxième année.

mercredi 18 mars 2009

AG du 18 mars : premières nouvelles

L'AG d'établissement a réuni plus de 500 personnes.

La grève comme le blocage total ont été votées à une très large majorité (401 voix pour le blocage, 103 contre, 80 abstentions).

N'OUBLIEZ PAS LA MANIFESTATION DE DEMAIN !
LE CORTÈGE UNIVERSITAIRE PARTIRA DE FRANKLIN AUX ALENTOURS DE 9H POUR REJOINDRE LA MANIFESTATION NATIONALE À 9H30.

Demain matin un groupe d'étudiants et de professeurs chanteront l'université en grève devant la fac.

Les Licences de Sciences Humaines et Sociales en grève !

Nous, la majorité des étudiants de Licence 3 en Sciences Humaines et Sociales, avons décidé le mardi 17 mars 2009 de nous déclarer grévistes jusqu'à mercredi 18 mars 2009. La reconduction de la grève aura lieu en fonction des décisions prises lors de l’Assemblée Générale, qui aura lieu mercredi également. Cette décision a été prise pour protester face aux nombreuses réformes du gouvernement, ainsi que pour soutenir les promotions de Lettres, qui sont en grève depuis maintenant 3 semaines.
Cette grève a été votée pour souligner les décisions déjà prises en Assemblée Générale, les promotions de Lettres et Sciences Humaines étant les plus menacées par les réformes en cours.

Nos revendications sont les suivantes :
Le retrait de la réforme de la formation et des concours de recrutement des enseignants du primaire et du secondaire dite de la « masterisation »
Le retrait du projet de décret sur le statut des enseignants-chercheurs.
L'abandon des suppressions de postes à l’Université du Havre
La création d’une allocation étudiante
Le retrait du projet de contrat doctoral
Le non-fléchage des moyens financiers (au détriment des IUT)
La cessation de la restriction des budgets
Nous sollicitons la compréhension des professeurs quant au respect de notre grève et nous espérons, grâce ce mouvement pouvoir mobiliser le plus grand nombre et invitons les autres promotions à ce mettre elles aussi en grève.

Coordination Nationale Etudiante (14 – 15 mars, Lyon)

lons donc dès à présent au blocage total et illimité de toutes les Universités, Ecoles et IUT. Par notre conception de l’université, nous défendons la mission de diffusion des savoirs et d’émancipation intellectuelle des étudiant-e-s. Son rôle n’est pas que professionnalisant.
Nous rappelons par ailleurs que la voix du mouvement étudiant s’exprime par le biais de la Coordination Nationale Etudiante, les directions syndicales ne sont donc pas légitimes si elles prétendent négocier en notre nom. Nous appelons les étudiant-e-s d’IUT mobilisé-e-s à participer à la Coordination Nationale Etudiante et à élire des représentant-e-s.
C-L’enseignement en général Le manque de personnel ne touche pas seulement l’enseignement supérieur, mais tout le système éducatif, de la maternelle à l’université (80 000 postes supprimés d’ici 2012 dans le primaire et le secondaire, 1 090 postes pour l’université en 2009) mais aussi les organismes de recherche comme le CNRS, ainsi que l’ensemble des services publics subissant ces réformes. Nous voulons construire la lutte en solidarité avec les lycéens/nes, qui ont obtenu le report d’un an des mesures Darcos.
D-Le 19 n’est pas une fin en soi Malgré les manœuvres du gouvernement pour désamorcer la mobilisation, la grève se poursuit. Nous condamnons les fermetures administratives abusives, la répression policière et la présence des forces de l’ordre sur les campus, ainsi que le recours à des sociétés privées de sécurité. Ces dérives autoritaires qui visent à museler le mouvement au nom de prétextes sécuritaires fallacieux n’entameront pas notre détermination. Dans la semaine qui s’annonce, la journée du 19 mars sera déterminante. Nous appelons toutes les universités à l’arrêt total d’activité pour descendre dans la rue. Les mouvements interprofessionnels et la grève générale menés par les populations d’outre-mer sont un exemple pour la mobilisation dans l’hexagone. Cette journée n’étant pas une fin en soi, nous aussi sommes déterminés/es à faire plus et mieux qu’une journée d’action symbolique. Nous appelons d’ores et déjà l’ensemble des Universités à organiser des meetings-débats avec les secteurs en lutte le mardi 24 mars.
La logique de marchandisation et d’exploitation s’applique à tous les secteurs, publics ou privés . Etudiant-e-s, nous sommes de plus en plus nombreux à être aussi des travailleurs/euses précaires. Et si c’est de l’Université qu’est parti notre mouvement, nous sommes conscients des limites de la simple défense du statut d’étudiant. Les limites s’imposent aujourd’hui dans ces conditions même de notre lutte : nombreux sont ces étudiant-e-s pour la Grève, mais contraints de déserter les facs afin de travailler. La question aujourd’hui, c’est donc celle d’une grève générale reconductible et sans négociations face aux différents gouvernements. A partir du 19, elle sera sur toutes les lèvres. Nous appelons le mouvement étudiant à se saisir de cette question et à participer avec l’ensemble des membres du service public et des autres travailleurs/euses précaires ou non à construire en particulier par la multiplication d’initiatives inter-luttes (gratuité, blocages économiques, manifs nationales et débats), les conditions de cette grève générale.
Nous appelons également à une journée de grève de l’éducation de la maternelle à l’université le 26 mars, pour laquelle nous incitons l’ensemble des organisations syndicales à déposer des préavis de grève. Le mouvement doit continuer de s’amplifier et de se radicaliser jusqu’à satisfaction de toutes nos revendications.
Etant donné que les luttes espagnoles, italiennes, portugaises et allemandes appellent à se rendre à Louvain au contre sommet le 28 et 29 avril, c’est l’occasion de nous coordonner au niveau européen. Nous appelons également à s’y rendre massivement. La prochaine Coordination Nationale se déroulera à Strasbourg les 21 et 22 Mars.

mardi 17 mars 2009

intervention d'Estelle Grelier au conseil régional



Intervention d'Estelle GRELIER en débat général au nom des élus régionaux de la majorité

  • Séance plénière du 16 mars 2009 -

Monsieur le Président, chers collègues,

Le service public de l'éducation est en souffrance et les élus socialistes ont, toujours, dans cet hémicycle, dénoncé la vision comptable qui, depuis 2002, conduit à la dégradation des conditions d'enseignement. Quand, en parallèle, par conviction et avec détermination, sous votre impulsion, Monsieur le Président, la Région investit massivement, et bien au-delà de ses compétences, dans les lycées et les universités, pour assurer un avenir professionnel et un épanouissement citoyen aux jeunes haut-normands. J'évoquerai aujourd'hui, deux réformes qui ébranlent les fondements de l'enseignement supérieur : l'application de la loi sur les “libertés et responsabilités des universités” dite loi LRU et la refonte de la formation des maîtres.

A peine arrivé à l'Elysée, le Président de la République s'est empressé de vouloir accorder aux universités, l'autonomie dont elles avaient, soi-disant, besoin pour mieux fonctionner et répondre aux exigences du pays en matière de formation et de recherche. Cette réforme, promettait-il, serait la plus importante du quinquennat, bien que jamais évoquée lors de la campagne présidentielle. Menée tambour battant avec un simulacre de concertation et de débat à l'Assemblée Nationale, la LRU sera votée, dans la chaleur de l'été, en août 2007.

18 mois plus tard, qu'en est-il?

Tous les clignotants sont au rouge. Les universités sont paralysées depuis 6 semaines car leurs personnels, de toutes disciplines, de droite comme de gauche, ainsi que les étudiants, se mobilisent massivement pour s'opposer aux réformes en cours : d'une part, celles induites par la LRU à savoir le projet de décret réformant le statut des enseignants chercheurs, la baisse des moyens humains et financiers alloués aux universités et le démantèlement de leurs laboratoires et des organismes de recherche ; d'autre part, la réforme de la formation des futurs enseignants du premier et second degré. Et ils le font savoir dans la rue, de plus en plus nombreux. En effet, et malgré les efforts de communication ou plutôt de désinformation du Gouvernement, la mobilisation non seulement ne faiblit pas, comme on tente de nous le faire accroire, mais se développe et se radicalise.

Comment en sommes-nous arrivés là, alors que la nécessité de faire évoluer l'Université est un sentiment largement partagé par ses personnels ? La Droite tente de prendre à témoin l'opinion publique pour accréditer l'idée d'un corporatisme de fonctionnaires “réactionnaires” (je cite dans le texte) prisonniers de leurs avantages, et rejetant de manière systématique toute évolution de l'institution universitaire. C'est, notons-le, l'explication gouvernementale et/ou présidentielle à chaque fois que surgit un conflit, ou que s'exprime l'inquiétude ou l'exigence de mieux-vivre d'une catégorie de la population. Ces assertions ne tiennent pas la route.

Si la situation est à ce point bloquée, c'est parce que la loi LRU se met progressivement en place et que le fossé se creuse chaque jour davantage entre les promesses suggérées dans la loi et par le Gouvernement, et qui en ont aveuglé certains, entre ces promesses donc et la rédaction aujourd'hui des décrets d'application ! Ainsi, leur écriture n'est dictée que par un objectif, idéologique, celui de la mise en concurrence des individus, des formations, des diplômes et des universités ; en clair, l'assimilation de l'université à l'entreprise et la marchandisation de la connaissance.

Le Gouvernement s'emploie méticuleusement à ce qu'aucun secteur ne soit préservé de la libre et totale concurrence, modèle dont on peut quand même admettre, sans choquer, qu'il est aujourd'hui en crise et qu'il a atteint ses limites ! Appliquer, à l'université, ce credo libéral revient, notamment, à briser l'indépendance des professeurs et des maîtres de conférence. Et traduit le profond mépris du Gouvernement et du Président pour le travail intellectuel indépendant, pourtant source d'émancipation, de progrès social, de performance économique et de développement citoyen.

J'ajoute que la réforme du système universitaire, appliquée en l'état, bénéficiera à quelques grands pôles et se fera au détriment de l'aménagement du territoire et donc de l'accès au plus grand nombre à l'ensemble des formations et des niveaux de formations de l'enseignement supérieur. En effet, dans cette configuration, les universités haut-normandes ne seraient plus que des collèges universitaires, se limitant à assurer une formation jusqu'au niveau de la licence, qui ne permettra pas d'être couplée avec une recherche soutenue.

Déjà, certaines universités sont devenues autonomes au 20 janvier 2009. A la rentrée 2008, juste avant la date limite réglementaire, parfois la veille au soir par e-mail, elles sont informées du montant de leur budget, qui a été globalisé sans que la méthode de calcul ne leur soit indiquée. Elles peinent à en comprendre les détails, renâclent... mais finissent par les voter. La Ministre claironne partout que les budgets ont été augmentés. Mensonge !

Dans la plupart des cas, les crédits de mise en sécurité des sites, auparavant dissociés, ont été incorporés et les milliards promis - exactement 1 milliard de plus par an pendant 5 ans -, par le Premier Ministre dans le protocole qu'il a signé avec la conférence des Présidents d'université le 29 novembre 2007 sont, manifestement, des milliards virtuels. Ces milliards - de régulations budgétaires en crédits d'impôts aux entreprises, en inflation et en tour de passe-passe - ne sont toujours pas arrivés aux universités. Le plus cynique, c'est que le nouveau logiciel d'allocation des ressources a été dénommé “SYMPA” - ça ne s'invente pas ! -, tellement sympathique qu'il conclut à une sur-dotation des universités du Havre et de Rouen, à hauteur de 116 postes pour la première et environ 300, pour la seconde, à terme. En 2009, la suppression de postes est effective, puisque la publication des postes vient de tomber et s'en ressent significativement. Il est aujourd'hui annoncé un gel des suppressions pour 2010 et 2011. Comment apporter un quelconque crédit à cet engagement, alors qu'il y a moins d'un an, la Ministre annonçait la création de 1500 postes, 1500 qui, au bout du compte, vont se solder par 1000 suppressions ?

Toutefois, il faut le reconnaître, début janvier 2009, la communauté universitaire est encore partagée sur la réforme. Et le 22 janvier, tout bascule, le rejet est unanime. Que s'est-il passé?

Ce jour là, le Président de la République réunit à l'Elysée l'excellence de la recherche et de l'université française pour lui présenter ses vœux. Dans son discours, avec la syntaxe approximative qui le caractérise, et à propos de l'évaluation de l'activité de recherche, il déclare textuellement (je peux vous donner le lien sur daily motion…) : “Ecoutez, c'est consternant, mais ce sera la première fois qu'une telle évaluation sera conduite dans nos universités, la première. Franchement, on est un grand pays moderne, c'est la première fois” puis de continuer “c'est un système assez génial d'ailleurs, celui qui agit est [aujourd'hui] en même temps celui qui s'évalue. Je pense que ça peut être confortable” pour poursuivre “et pardon, je ne veux pas être désagréable, à budget comparable, un chercheur français publie de 30% à 50% en moins qu'un chercheur britannique. Evidemment, si l'on ne veut pas entendre cela, je vous remercie d'être venus, il y a de la lumière, c'est chauffé !” Il semble que cette plaisanterie n'ait fait rire personne, sauf lui, puisqu'il a dû la répéter !

Mes chers collègues, je vous le dis, ces affirmations sont mensongères, scandaleuses et insultantes. Alors qu'un polytechnicien ou un énarque est intégré dans son corps sur la base de son rang de sortie, le recrutement, souvent tardif, d'un universitaire, est toujours l'occasion d'une rude compétition et l'évaluation de l'ensemble de ses travaux est fouillée. Ensuite chacune des étapes de sa carrière, se fait (ou pas) sur la base de l'évaluation de chacune de ses activités, mais surtout de sa recherche, par ses pairs, issus de divers établissements. Il en est de même pour l'attribution de ses crédits de recherches. Ses publications sont soumises à des comités de lecture souverains, internationaux, qui retiennent ou non le texte proposé, d'ailleurs toujours de manière anonyme.

En outre, j'ajoute qu'en termes de performances, les universités et organismes de recherche français se placent en excellente position. Avec des conditions de travail qui se dégradent fortement et des crédits drastiquement limités depuis 2002 (contrairement à ce qu'affirme le Président, il y a bien, en la matière, une politique de Gauche qui valorise la recherche et une politique de Droite qui la contraint et la perçoit comme une charge), le CNRS se situe au 1er rang européen et au 4ème rang mondial ; les publications des chercheurs français au 5ème rang mondial, les universités françaises au 6ème du fameux classement de Shanghai, alors qu'elles bénéficient de moyens réduits en comparaison de ceux de leurs concurrents. Rappelons que la recherche académique ne représente que 0,38% du PIB, ce qui la place au 18ème rang mondial.

Que ces évaluations puissent être amendées, perfectionnées, la communauté universitaire est prête à en discuter ; elle a d'ailleurs, en la matière, soumis des propositions lors des derniers états généraux de la recherche en 2004 mais pourquoi alors affirmer de telles contre-vérités, qui s'appuient sur des éléments partiels et des erreurs ? Le plaisir d'un bon mot, le ressentiment d'un ancien étudiant face à ses maîtres, l'erreur ou la malveillance d'un scribe. Je pense qu'il ne s'agit rien de tout cela, mais tout simplement d'une illustration de la méthode Sarkozy.

Dans ce cas, il présente sa réforme comme légitime face à des universitaires paresseux et médiocres et fort de sa provocation, il les désigne comme coupables. Rappelez-vous, il procède toujours ainsi : les instituteurs sont coupables, les Rmistes sont coupables, les chefs militaires, les juges, les fonctionnaires, les cheminots, les jeunes à la recherche d'un emploi, les jeunes issus de l'immigration sont coupables, etc. Les ayant désignés à la vindicte, il promet alors de tout changer, de tout arranger, souvenez-vous Gandrange, Sandouville et ses promesses, le chômage des jeunes, des seniors, l'insécurité dans les quartiers, etc.

J'évoquerai maintenant la réforme de la formation des maîtres et pour cela je vais employer une méthode assez inhabituelle dans notre assemblée. Je vais vous poser une petite devinette. Quel est le métier qui, selon le ministre de l'éducation nationale, demande une formation académique théorique de haut niveau et pratiquement aucune formation pratique, je vous aide, sauf à savoir changer les couches ? Pas facile de répondre sans ce dernier éclaircissement, tant on a vanté les mérites de l'apprentissage, du plombier au médecin, des stages longs en entreprise pour les futurs ingénieurs et d'une manière générale pour tous les métiers.

Vous l'avez compris, il s'agit du métier d'enseignant. Cette affirmation peut vous paraître choquante mais c'est le postulat de la réforme Darcos, puisqu'à l'issue de masters (bac +5), forcément spécialisés, préparés à l'université dans lesquels, pour certains d'entre eux, il pourra y avoir un petit stage en classe, d'observation ou de pratique, peut être les deux, mais dans tous les cas très insuffisant, les titulaires d'un master pourront se présenter au concours de recrutement au métier d'enseignant. Dans l'état actuel du projet, les lauréats du concours se verront confiés, dès la rentrée suivante, des classes en complète responsabilité. Ceci sans formation professionnelle. Il semble, cependant, qu'ils puissent bénéficier la première année des conseils d'un ancien.

Dans le système actuel en IUFM, la première année, les titulaires d'une licence préparent le concours puis la deuxième année, les lauréats de ce concours, fonctionnaires stagiaires, reçoivent une formation professionnelle et assurent de 4 à 6 heures d'enseignement dans un établissement, face à des élèves, en bénéficiant d'un soutien pédagogique important et diversifié.

Cette formation professionnelle, par alternance, parfois jugée insuffisante dans sa durée, tant le métier devient difficile et complexe va disparaître et ne sera pas remplacée. De plus, un étudiant titulaire du master enseignement pourra se voir recaler aux concours de l'enseignement primaire et secondaire, contrairement à aujourd'hui où les débouchés sont assurés pour les élèves de l'IUFM. Quel avenir alors pour ces titulaires de master mais sans concours si ce n'est la constitution d'un corps de précaires de l'éducation nationale, une forme d'armée de réserve ?

Pourquoi ces choix? Peut-être le Ministre pense t'il qu'enseigner est une vocation et que la grâce fait le reste, peut être pense t'il que c'est un art qui ne peut s'enseigner, et qu'aucune expérience ne peut se transmettre ?

Non, mes chers collègues, la raison en est hélas plus simple. Meilleur élève de Sarkozy, il entend exécuter avec zèle ses oukases et réduire de manière importante le nombre de postes d'enseignants: supprimer l'année de formation pratique, en IUFM, des futurs enseignants qui assuraient de 4 à 6 heures d'enseignement, en pleine responsabilité, dans une classe, dans toutes les académies de France, c'est gagner au total des centaines d'emplois et, cerise sur le gâteau, il n'y aura plus de fonctionnaires stagiaires à payer, donc gain d'une année de rémunération.

Voilà la raison de cette réforme et qu'importe les difficultés que rencontreront les futurs enseignants sur le terrain, les drames que cela provoquera, il se trouvera toujours un établissement privilégié pour accueillir les enfants de bons milieux, il n'y a donc pas de soucis à se faire !

La provocation et l'arrogance du Président de la République à l'égard des personnels de l'enseignement supérieur, l'entêtement des deux Ministres Pécresse et Darcos à refuser de négocier sérieusement les évolutions nécessaires et à maintenir les suppressions d'emplois, le refus d'honorer les engagements pris en matière budgétaire ont conduit à une situation de blocage.

Le choix dans un premier temps d'une recherche du pourrissement de la situation, puis le recul sur un certain nombre de points en voulant cependant montrer que l'on ne lâche rien, puis la négociation avec quelques partenaires peu représentatifs des personnels du supérieur, d'une nouvelle rédaction du décret et les cris de victoire de la Ministre accompagnant sa présentation (alors même que, de l'aveu du Gouvernement, le texte sera peu différent de celui qui a été mis sur la table), pour s'apercevoir très vite que la communauté ne s'en satisfait pas, la négation de la nécessité d'une réelle et sérieuse formation professionnelle des enseignants du primaire et du secondaire, encore que sur ce point également le repli (bien sûr sans perdre la face) semble s'engager, il faut que cesse cette cacophonie. Réformer l'université suppose un projet concerté et ne peut être simplement motivé par la recherche d'une économie de moyens.

Engager dès à présent un dialogue avec tous les acteurs de l'université s'impose, sans oublier les syndicats majoritaires et les divers collectifs, pour développer notre recherche, améliorer les capacités d'accueil des étudiants et attirer les jeunes vers les métiers de la recherche et de l'enseignement supérieur. Cesser de segmenter les revendications et approcher l'université dans sa globalité nous paraît la seule voie pour obtenir des solutions partagées qui préparent réellement un avenir pour notre jeunesse et pour notre pays.

La crise économique actuelle démontre combien la formation, la recherche, l'innovation, le transfert de technologie vers les entreprises sont essentiels pour le redémarrage de notre économie et qu'il s'agit là d'investissements à long terme et d'avenir qui ne peuvent être différés. Il faut que le Gouvernement accepte de consentir ces investissements dès maintenant et trouve les moyens de le faire, en supprimant, par exemple, le bouclier fiscal…

Monsieur le Président, les élus socialistes se félicitent, en balance du propos que je viens de développer, que la Région Haute-Normandie investisse fortement, et bien au-delà de ses obligations, dans ce triptyque recherche, formation et emploi, dont vous soulignez souvent l'importance capitale et les vertus. Dans chacun de ces secteurs, des dynamiques ont été impulsées, que nous continuerons d'alimenter, en appelant de nos vœux que l'université, la recherche et l'innovation, domaines d'intervention régalien redeviennent des priorités du Gouvernement, dans les actes. Comme ils le sont pour nous.

Je vous remercie de votre attention.

Estelle GRELIER

Deuxième Vice-présidente de la Région Haute Normandie en charge de l'enseignement.

Première Adjointe au Maire de Fécamp

Présidente de la Communauté de Communes de Fécamp.

1

Enseignants-chercheurs : quand le Gouvernement joue avec le feu.

Ce texte devrait être publié sous peu par Rue89.

En attendant, n'oubliez pas les prochains rendez-vous :
Mercredi:
_ Cours "Hors les murs" de Catherine Hoffman (voir programme ci-joint)
_ 10h00, "Université le grand soir", Amphi 5
_ Assemblée Générale de l'établissement, 13h00, Amphi Manneville

Jeudi:
_ Manifestation Interprofessionnelle 9h30 (voir le communiqué de Barbara Helly ci-joint)
_ 14h00, AG Education, Franklin
_ 16h00, AG interprofessionnelle, Franklin.

Après avoir fait croire que la communauté universitaire était satisfaite par le « nouveau » projet de statut des enseignants-chercheurs (E.C), après avoir joué la carte de « l’expérimentation » de la réforme de la formation des maîtres, le Gouvernement manie désormais le bâton et cherche à mâter, par la sanction financière, le mouvement universitaire qui dure depuis plus de deux mois.

Comment s’y prend-il ? Il y a peu, il a envoyé une note aux Présidents d’université pour faire appliquer des retenues sur le traitement des E.C. pour « service non fait », au motif qu’ils n’avaient pas délivré leurs notes aux étudiants. Maintenant, il demande aux mêmes Présidents d’appliquer la même règle, mais cette fois en raison des cours non assurés. De prime abord, la demande semble légitime dans la mesure où le principe même de la grève implique un sacrifice pour celles et ceux qui la font.

En réalité, le Gouvernement, ayant déjà corseté l’exercice du droit de grève dans les transports publics, puis essayé de faire échec aux grèves dans l’éducation nationale par l’organisation d’un service minimum d’accueil des élèves, cherche à désolidariser les Français de la lutte universitaire : il prétexte implicitement que l’absence de retenue sur le traitement en cas de non respect des obligations de service serait non seulement juridiquement inacceptable mais surtout moralement inadmissible. Il révèle par là-même ce qui le gêne profondément : la tradition pluriséculaire sur laquelle s’appuient les universitaires, la liberté dont ils jouissent, leur caractère incontrôlable (à la fois statutairement et idéologiquement), l’obstacle qu’ils forment à une extension de la marchandisation de la société. En ce sens, le mouvement universitaire actuel constitue un enjeu de société crucial.

Toutefois, cette tentative, tout comme les précédentes, échouera. En effet, le Gouvernement oublie que les E.C. sont annualisés et que le décompte de leurs heures de service assurées ou non ne peut être effectué qu’à la fin de l’année universitaire. Les retenues sur le traitement ne pourraient être envisagées qu’à ce moment. De même, il fait semblant d’ignorer que, dans bon nombre d’universités, les E.C. ont d’ores et déjà assuré l’intégralité de leur service puisque le sous-encadrement structurel les conduit à assumer des charges d’enseignement bien largement supérieures à leurs obligations statutaires. Par conséquent, si des retenues devaient être opérées, elles ne pourraient porter que sur les heures complémentaires. Enfin, le Gouvernement feint encore d’ignorer que le sens des responsabilités des E.C. à l’égard des usagers de l’université – les étudiants – les conduira très probablement à décaler le second semestre de l’année universitaire. Ils pourraient donc rattraper bon nombre des enseignements non assurés, voire leur totalité, comme lorsque le Gouvernement avait précipité les étudiants dans la rue avec ses projets du CPE (contrat première embauche) puis de la LRU (libertés et responsabilités des universités) et conduit au blocage de très nombreuses universités.

Ces tentatives du Gouvernement révèlent une volonté non seulement de mise au pas des E.C. mais aussi de refus de discuter des postulats de ses projets. Sauf qu’à mépriser les E.C., il prend la lourde responsabilité d’un pourrissement irrémédiable de la situation. Il pousse à la radicalisation du mouvement universitaire dont les revendications ne cessent de s’élargir, la LRU elle-même étant désormais visée. Il met également en danger le Président de la République qui, malgré l’irritation que lui inspire ce mouvement et dont la presse s’est fait l’écho, n’a pas été suivi par les ministres en charge de l’enseignement. Non conscient de la défiance qui s’intensifie de jour en jour à son égard, le Gouvernement cherche petitement à affaiblir un mouvement. Il n’a pas compris que le temps joue contre lui.


Nicolas Guillet
Maître de conférences en droit public à l’université du Havre
Au Havre, le 16 mars 2009.

dimanche 15 mars 2009

Compte-rendu !

_ Assemblée Générale de l'établissement, résultats des votes:
Soutien aux revendications de la CNE et de la CNU (unanimité moins 2 abstentions)
Relayer à la prochaine coordination nationale l'idée de créer un revenu étudiant (235 pour, 65 contre, 45 abstentions)
Soutien aux personnes ayant perturbé le conseil municipal du Havre: (158 pour, 23 contre, 173 abstentions)
Poursuite de la grève jusqu'au mercredi 18 mars (292 pour, 14 contre, 49 abstentions)
Suspension provisoire du blocage (339 pour, 19 contre, 42 pour)

_ Communiqué de la présidence:
Toutes les activités pédagogiques (cours, TD, TP, examens, partiels, contrôle continu, oraux) de tous les sites sont suspendues le samedi 14 mars et le lundi 16 mars 2009. Seuls les cours suivants sont maintenus:

UFR LSH: Master pro "Espaces et sociétés" 9h00 - 12h00, B204

UFR AI: M1 Affaires Internationales LI/TI: Olivier Joly, Analyse de réseaux, 9h00 - 11h00, D102
M1 Marketing International, Salim Saoudi, Etude de cas marketing industriel, 9h00 - 11h30, A 206
M2 Echanges Internationaux option Banque et Finance Internationale, Anger, Risques financiers de l'entreprise, 8h00 - 13h00, D 108

IUT: GC2, les cours avec M. Le Moaligou et M. Hillion
Licence pro rudologie avec M. Schutz
Infocom Pub 2 avec Mme Dufaux
Carrières Sociales 2, JC Chatelain, Protection judiciaire de la jeunesse

_ Demain:
Journées portes ouvertes de l'université

_ Lundi 16 mars 2009
Journée d'Alerte de l'université du Havre, organisée par le Conseil d'Administration (programme ci-joint)
Réunion du Comité de Grève, 12h00, rendez-vous devant la cafétéria de l'UFR des Affaires Internationales

_ Prochaine Assemblée Générale de l'établissement
Mercredi 18 mars 2009, 14h00

vendredi 13 mars 2009

Compte-rendu du jour !

Au niveau national:
* Méfions-nous de la soit disant avancée de Xavier Darcos sur le dossier de la Mastérisation, qui ne fait que reproduire le modèle "Valérie Pécresse et le statut des enseignants-chercheurs".
http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-38710511@7-37,0.html
http://www.lesechos.fr/info/france/4841453-universites-mobilisations-et-negociations-tous-azimuts.htm
http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/03/12/universites-pourquoi-le-gouvernement-ne-parvient-pas-a-calmer-la-fronde_1166788_823448.html#ens_id

* Les jeunes chercheurs du CNRS sortent le carton rouge
http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2009/03/cnrs-les-jeunes.html?cid=151062465#comment-151062465

  • Au niveau local:
  • Le blocage de l'université (tous sites confondus) se passe dans de bonnes conditions.
  • Le comité de grève a rencontré le président de l'université du Havre, Camille Galap, sur la question de la journée "portes ouvertes de l'université du Havre" le samedi 14 mars 2009. Le président s'est engagé à suspendre toutes les activités pédagogiques (cours, TD, TP, examens, partiels, contrôle continu, oraux) le samedi 14 mars 2009 et le lundi 16 mars 2009 au profit de la journée "Portes ouvertes" et de la journée d'Alerte. Ci-dessous vous trouverez le communiqué de la présidence. Il en découle que la tenue de cours ou d'examens samedi ou lundi est interdite par l'administration. Tout partiel, DS ou autre, s'il ne figure au rang des exceptions très limitées acceptées par le Comité de grève vendredi à 14h, est donc illégal, et peut être annulé.

Actions de demain:
_ Le blocage continu
_ Réunion du comité de grève à 12h00 devant la cafétéria de l'UFR des Affaires Internationales
_ Assemblée Générale de l'établissement, 14h00, amphi Manneville, UFR Sciences et Techniques


Communiqué de la présidence :
"Chers collègues,

Une réunion s'est déroulée ce jour, à mon initiative, entre l'équipe présidentielle, les directeurs de composante et le comité de grève.

Cette réunion a eu pour vocation d'aborder la question de la journée "Portes ouvertes" du 14 mars.

J'ai exprimé ma volonté qu'elle soit maintenue et qu'elle se déroule dans des conditions idéales dans l'intérêt de l'établissement et des futurs étudiants.

Nous avons abouti à un accord de principe assorti de deux conditions :

* pas d'activités pédagogiques (cours, TD, TP, examens, partiels,
contrôle continu, oraux) le samedi 14 mars et le lundi 16 mars
"Journée d'alerte" (comme cela était déjà prévu)
* amplifier la communication sur la journée du 16 mars

Nous nous sommes engagés à respecter ces conditions, ce qui amènera le comité de grève à proposer la levée du blocage pour la journée du samedi 14 mars lors de l'assemblée générale d'établissement du 13 mars.

En conséquence, je vous remercie par avance de prendre* impérativement *toutes les dispositions pour que cet engagement soit tenu.

Il y va de la réussite de cette journée.

Très cordialement.

Camille GALAP
Président de l'université"
Fin.

mercredi 11 mars 2009

Compte-rendu du jour !

  • Le "Printemps des chaises" s'est transformé en soutien au blocage voté par l'AG des étudiants.
  • Le blocage de tous les sites aujourd'hui a été une réussite et s'est déroulé dans une ambiance sereine.
  • L'Assemblée Générale de l'établissement a voté les motions de la coordination nationale (574 pour, 29 contre, 8 abstentions). Elle a également voté en faveur de la création d'un revenu étudiant (promesse du candidat Sarkozy à la présidentielle) 418 pour, 69 contre et 66 abstentions. L'AG a voté la grève jusqu'au vendredi 13 mars (528 pour, 60 contre et 39 abstentions). Enfin sur la question du blocage, l'Assemblée Générale de l'établissement, qui a réuni presque 800 personnes, a décidé d'appliquer un blocage filtrant jusqu'à la prochaine AG le vendredi 13 mars (494 pour, 214 contre, 57 abstentions).
  • Environ 200 personnes ont participé à la manifestation "De la maternelle à l'université"

Au niveau national :
  • Environ 50 000 personnes dans les rues pour la manifestation "De la maternelle à l'université".
  • Une quarantaine d'université sont, partiellement ou totalement, bloquées.
  • 22 IUT sur 33 ont voté la reconduction de la grève.

Demain...
  • Demain sera appliqué un blocage filtrant sur tous les sites de l'université du Havre. Nous attendons les listes des étudiants concernés que la présidence doit nous communiquer.
  • Poker de l'université, 14h00, rendez-vous sur le parvis de l'université.

A venir :
Coordination nationale des étudiants le 13 mars à Rennes
Coordination nationale des universités le 16 mars à Dijon
Coordination nationale des IUT le 17 mars à Villetaneuse

communiqué du 10

Nouveau scandale au Ministère

Les organisations et syndicats soussignés dénoncent le coup de force auquel se livre le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, tel qu’il ressort de son communiqué du 6 mars 2009, jour de la 5ème coordination nationale des universités.

La pseudo-concertation menée en l’absence des principaux acteurs de la mobilisation actuelle (syndicats, associations, collectifs, sociétés savantes, coordination nationale des universités...) ne saurait tenir lieu de réelle négociation.

Les directions fixées par le communiqué du ministère pour le décret statutaire des enseignants-chercheurs ne prennent pas en compte les revendications de la communauté et sont en l’état inacceptables. Ce communiqué ne saurait tenir lieu de projet de décret.

Nous persistons à demander que soient ouvertes des négociations réunissant tous les acteurs de la communauté universitaire et de la recherche. Une fois satisfaits les préalables maintes fois rappelés, ces négociations devront aborder en bloc l’ensemble des revendications qui sont les nôtres.

Fait à Créteil, lors de la 5ème Coordination nationale des universités, le 6 mars 2009.

SNESUP-FSU, SNCS-FSU, SNASUB-FSU, FercSup CGT, SNTRS-CGT

Sauvons la Recherche (SLR), Sauvons l’Université (SLU), Collectif pour la Défense de l’Université ,

Société des italianistes de l’enseignement supérieur (SIES)